Plus précisément j’aime les défauts de mes gens. Oui. C’est vrai, chez mes amis proches ce que j’aime le plus, et surtout en premier, ce sont leurs défauts. J’aime les gens qui sont un peu trop comme ci et pas assez comme ça.
Pas trop flatteur vous me direz ? Et même un poil présomptueux, non ?
Mais, et puis d’abord à quel moment un trait de caractère est-il considéré comme un défaut?
Qu’est-ce qu’un défaut vraiment ?
Larousse dit :
« Un défaut est une imperfection morale, un travers. Un défaut est un manquement aux règles de l’art, du goût. Quelques exemples contraires de défauts : qualité, vertu. »
Comprenez donc qu’au contraire, les traits de caractère universellement reconnus et appréciés de tous, m’ennuient profondément.
En fait, si je souhaitais affiner le fond de ma pensée, je dirais plutôt que j’aime les gens qui sortent des sentiers battus, qui ont des blessures qui les ont transformées et qui ne s’en cachent pas. J’aime les gens qui s’expriment et qui n’ont pas peur d’être ce qu’ils sont. Je les trouve courageux, inspirants… passionnants.
Les gens qui sont toujours d’accord avec tout, qui ont peur de faire des vagues ou de dire ce qu’ils pensent réellement me rendent perplexes… m’angoissent même, si je suis complètement honnête. J’aime les êtres humains aux contours bruts et aux tempéraments de feu. J’aime essayer de voir le monde à travers leurs yeux, parce que leur filtre m’est totalement étranger mais palpable et affirmé.
Il y a quelques années, j’avais lu ceci :
« Je suis le feu. Je me déteste d’être passionnée lorsque ceux que je croise ou côtoie ne le sont pas. Près d’eux l’on s’ennuie. […] Je suis le feu mais pas la poudre. Je suis le torrent mais pas la pluie. Tout m’absorbe, tout me transcende. Et vous ? Que faites-vous, pendant ce temps-là, si vous n’êtes pas tout cela ? »
Et encore aujourd’hui cette phrase résonne si fort en moi. J’imagine que j’aime les défauts de mes gens parce que cela les rend moins lisses, mais plus spécifiques, plus uniques et incandescents. Oui mes gens sont incandescents, ne vous l’avais-je pas déjà dit ? J’aime
profondément le fait que quelqu’un soit trop autoritaire, trop inquiet, trop passionné, trop dans les nuages, trop timide. Cela le rend invariablement et à jamais : lui. Et quel honneur de le côtoyer lui, pas vrai ?
Quoi de mieux que d’avoir accès à la véritable essence d’autrui. Quoi de mieux que de renvoyer à l’autre que nous l’aimons, que nous le prenons pour qui il est ? J’aime à me dire que la création d’un lien de confiance dans ces conditions-là ne peut être qu’optimale !
Alors, soyez-vous ! Soyons-nous et aimons-nous pour cela ! Puis, une fois que c’est fait, soyons aimés pour cela par notre entourage. Soyons précieux parce que nous sommes trop lents, trop intransigeants, trop passionnés, trop geeks ou encore trop exubérants. Tout
cela vous rend vous, vous rend « moi ». Et, je suis persuadée que la vie est trop courte pour être autre chose que vous.
Manquez aux règles de l’art, assumez vos travers : ils sont si magnifiques ! Soyez celui que l’on remarque dans le groupe parce que vous avez trop de tempérament, ou que vous êtes trop sage, trop angoissé (et etc…). Au moins on se souviendra de vous. Mais par pitié, ne cachez pas les traits de votre personnalité. Ce n’est pas pour ça que l’on vous aimera davantage et sûrement cela ne devrait pas être pour ça. Soyez-vous dans toute votre splendeur, dans toutes vos écorchures et votre irrégularité ! En tout cas, moi, c’est pour ça que je vous aime autant.