Est-ce normal de toujours pleurer devant le roi lion à 30 ans ? Est-ce que c’est normal de ressentir toutes ces émotions tout le temps ?
Imaginez-vous que je suis une bouteille de champagne. Et que chaque bulle est une émotion. Imaginez que la bouteille est constamment secouée puis ouverte. Voilà, vous visualisez là ? C’est moi !
Un coucher de soleil peut me donner envie changer de vie. Je suis incapable de regarder Titanic jusqu’à la fin. Une soirée avec des amis, un peu intense, me fera penser qu’ils sont les meilleures personnes que j’ai jamais connues. Une musique qui me plaît sera écoutée 40 fois à la suite. Rien n’est ok, tout est soit fantastique, merveilleux ou terrible et décevant.
Est-ce que c’est normal de ressentir toutes ces émotions tout le temps ?
On me dit que je sur-réagis, que je suis intransigeante ou encore que je prends trop les choses à cœur. Savez-vous seulement à quel point c’est épuisant ? Savez-vous ce que ça peut me faire ressentir de m’épuiser, moi-même je veux dire ?
Une chanson peut me faire dresser tous les poils sur la surface de mon corps. Je pourrais me battre pour une cause particulière qui m’aura touché pour une raison bien précise. Je cherche toujours à comprendre comment les gens que je ne comprends pas fonctionnent. Et tant que je n’ai pas compris je ne laisse pas tomber. Je m’étonne, sans relâche, au quotidien, que mon compagnon ne manifeste pas ses émotions. Toute cette énergie que je mets dans ces choses là…
Est-ce que c’est normal de ressentir toutes ces émotions tout le temps ?
Je pourrais relire ces grandes histoires d’amour littéraires des milliards de fois. Sans arrêt. En ressentant précisément, lors de chaque lecture, la même chose. Cet étourdissement sensoriel puissant, cette décharge électrique merveilleuse d’amour romantique et souvent dramatique.
Est-ce que c’est normal de ressentir toutes ces émotions tout le temps ?
Je suis par contre très, très très (vous noterez ici la répétition du mot pour un effet d’emphase), mal équipée pour les mauvaises nouvelles de la vie. Pour les situations d’urgence ou de périls. J’ai peur de tout. De l’avion, des lieux en hauteur, de l’obscurité, de la maladie, de la guerre, de la mort. Je m’arrête là ? Non parce que la liste est longue.
J’ai cette ultime et intime conviction que tout enfant de 6 ans est davantage mature émotionnellement que moi. Je ne parle pas, je hurle. Je suis soit épuisée soit débordante d’énergie. Je suis soit affamée soit nauséeuse.
Est-ce que c’est normal de ressentir toutes ces émotions tout le temps ?
L’autre (joli) côté de la médaille c’est que voir mon groupe préféré en concert fera péter mon taux d’endorphine durablement. Mon mec qui me ramènera une rose, ou un morceau de pâte d’amande (oui j’adore la pâte d’amande) me donnera envie de lui faire 3 bébés et de lui jurer mon amour jusqu’à ce que l’espèce humaine ait colonisé Jupiter. Parler de ma région d’origine, avec quelqu’un qui en vient, me fera (et je vous jure que c’est vrai) entendre les cigales et sentir le thym.
On pourrait dire que je suis un écran technicolor HD. Et que chaque couleur qui passe dessus est criarde, forte, elle laisse forcement une trace. Elle crépite comme les incendies sauvages. On n’y verra jamais flou sur cet écran. Rien ne sera jamais fade.
Mais… Est-ce que c’est normal de ressentir toutes ces émotions tout le temps ?