Celui que l’on ne voit que dans les films ou dans les photos saturées de filtres
Moi je le vois à l’œil nu
Il est là, juste là, devant moi
Et il est assurément plus bleu que le bleu de tes yeux
Il n’est ni azur, ni turquoise ou céruléen
Il n’est pas non plus saphir
Non c’est encore autre chose
Pourtant j’ai l’impression qu’aucun des mots de ma langue ne pourrait lui rendre justice
Ce bleu là, il faudrait l’extraire doucement, délicatement de ce lagon pour le tailler avec précision, avec adoration. Seul un orfèvre de talent pourrait en faire un bijou d’exception, une pièce rare qu’il l’offrirait à une beauté unique.
On pourrait en faire une couleur sur une palette de peinture, avec laquelle on peindrait le plafond d’un somptueux palais.
Ce bleu me donne envie de pleurer, de rire jusqu’à l’épuisement… même de déclencher des guerres s’il fallait le sauver.
Parfois un nuage le cache, et il redeviendrait presque commun…
Mais quand le soleil se réinstalle à la surface de l’eau, il fait revêtir à cette extraordinaire couleur son incroyable teinte, la parant de milles paillettes.
Ce bleu là te fait imploser la rétine
Il installe un filtre heureux sur tout le paysage environnant
Il ne peut rien se passer de mal ici, n’avais tu pas remarquer à quel point la vie est fantastique ? Tes pensées ne peuvent être que positives.
C’est à ce point là que ce bleu est précieux
Bien sûr on ne le trouve pas partout… Et c’est bien normal : il faut qu’il reste rare
Par contre quand tu le trouves tu ne veux plus jamais le quitter
Tu as définitivement cette impression que tu as poussé une porte invisible qui t’as fait entrer au paradis
Le temps n’aurait jamais de prise sur ce bleu là, j’en suis certaine
J’aimerai qu’à chaque inspiration ce bleu rentre dans mes poumons et s’imprime sur chaque cellule de mon corps
J’envie les poissons et la vie sous marine qui passent toute leur existence dans son antre
Ce bleu là me donne envie de faire un vœu
Et par son exceptionnelle couleur je suis assurée qu’il se réalisera
Alors j’ouvre grand les yeux, je me prépare à inspirer profondément et à ancrer dans ma mémoire ce bleu que je ne reverrai jamais autre part qu’ici.
Rodrigues juillet 2022.